Le jour où je suis devenu un phénix.

Le jour où je suis retourné à la vie

Dans le dernier article de cette trilogie sur la dépression, je vous raconterai qu en fait à mon retour en France je devais me faire opérer d urgence car les deux bouts de la malléole ne se touchait plus et que j aurai pas remarcher normalement et comment se retrouver en fauteuil roulant m à redonner un sens à la vie. 

A Paris , j appelle mon médecin car il m est impossible de poser le pied par terre donc je suis dans l incapacité de marcher. Ma grand mère vivant dans une maison à étage, je suis de nouveau obligé de ramper dans les escaliers . Le médecin se déplace donc. En regardant les radios, il se rends compte que les deux bouts de la malléole ne se touchent plus , je dois me faire opérer d urgence car sinon je ne remarcherai plus jamais normalement. En Serbie ils n avaient rien détecter du tout par rapport à l opération. J ai un premier arrêt de 3 mois.

Je me rends d urgence à l hôpital militaire de Percy à Clamart. Dans les 48 h suivantes je subis une opération avec anesthésie générale . En rien de temps tu t endors . 24 h après l opération, je descends à Biscarrosse en voiture . La douleur est insoutenable , pendant une semaine, je devrais prendre des anti douleurs. 

Les obligations que j aurai pour ma convalescence.

Un fauteuil roulant pour 2 mois

Une infirmière à domicile chaque jour pour une piqûre dans le but de faire circuler le sang, le temps que je remarche.

De la kinésithérapie 3 fois par semaine afin de retrouver une certaine motricité.

Ma mère qui me douche une fois tout les 2 jours

Vous l aurez compris, mon autonomie est restreinte, et mes journées sont particulièrement longues mais au lieu que mon moral sombre et je prends cette expérience comme un moyen de s enrichir. Très vite je me rends compte que de se doucher seul est un bonheur, que se déplacer seul en est un aussi. Rien que de pouvoir marcher seul est un petit bonheur. 

Des choses basiques que j ai perdu mais que je sais que je retrouverai et que je sais qu il me faudra du temps , pour une personne normale il faut 3 mois, vu que c est ma jambe handicapée , j aurai au final 4 mois d arrêt vu que je boiterai les 2 mois suivants, je mettrai 2 ans à remarcher normalement et ne plus avoir de douleurs .

Vivre en fauteuil roulant c est apprendre à vivre différemment et ça été sans doute été beaucoup plus facile pour moi que pour le commun des mortels vu que j ai déjà du m habituer à vivre en m appuyant que sur un seul côté .

L adaptation la plus évidente est surtout de manier un fauteuil manuel donc d apprendre à le faire à une main.

Apprendre à ne pas utiliser ses pieds , au lieu d avoir 2 des 4 cotés valides il ne me reste que 25 pour cent de valide vu que la jambe droite ne sert pas à grand chose quand la gauche ne peux pas marcher.

Il faut également repenser l espace, un fauteuil prends bien plus de place, franchir une porte devient un parcours du combattant.

Les sorties en extérieure engendrent une nouvelle logistique , trouver des endroits qui soient adaptés aux personnes en mobilité réduite.

Te retrouver en fauteuil roulant réduit considérablement ton champs d action, tu peux donc très facilement tourner en boucle dans ta tête.

En fait la seule chose qui ne change pas est le fait de pouvoir manger tout seul, tout le reste demande une adaptation.

J aurai eu toutes les raisons de sombrer mais me retrouver en fauteuil roulant fut le déclencheur au contraire d une envie farouche de bouffer la vie à pleines dents , de savourer chaque instant comme si ma vie en dépendait . Le jour où je retrouverai l usage de mes jambes était le premier jour du reste de ma vie et de savourer chaque petit bonheur du quotidien, une douche, un repas, un apéro entre amis, un voyage, chaque jour que la vie nous donne, faire quelque chose de nouveau , rire, chanter, danser , et apprendre à s aimer avec ses imperfections. 

C est en tombant au plus bas, et en trouvant la force de se relever qu on apprends à vivre le bonheur.

Parce que la vie est belle, parce qu il faut savoir la conjuguer à l imparfait, au présent, et au futur. Carpe diem.