L’arrivée dans un nouveau poste.

Nouvel article : L’arrivée dans un nouveau poste.

Dans la fonction publique , il faut savoir que quand tu as un concours, personne ne te connaît, c’est pas eux qui t’ont choisi, ils ne savent donc pas qui tu es, ni qu’elles sont tes compétences, si tu es une brebis galeuse ou un bon soldat qui dira oui oui à tout. Et dans le plus grand  secret ils espèrent que tu ne sois pas handicapé. Ça je crois que c’est leur pire cauchemar. Car ça signifie qu’ils doivent revoir leurs plans car on ne manage pas de la même façon une personne en situation de handicap, qu’une autre personne et même chaque personne en situation de handicap doit être managé différemment (selon son type de handicap). C’est bien à eux à s’adapter à ton handicap et non le contraire. Sauf que personne ne les a prévenus du soucis de santé que tu as, et encore moins les former, vu que le rectorat de Paris ne propose de formations sur le handicap, bien trop coûteux j’imagine, et surtout ça mettrait à mal l’égo de la hiérarchie.
Ce qui engendrerait qu’ils doivent revoir leurs plans et surtout mettrait à mal leur routine bien rodée. Alors il prie pour que ça n’arrive jamais. Même les plus athées en arrivent à ce point. A se demander si il partirait pas faire un pèlerinage à Lourdes, pour qu’on les épargne de ce fardeau. 
Pour chasser leurs craintes, ils tapent donc ton nom sur Google pour savoir qui tu es, cette personne qui ose débarquer, ils en ont certes besoin, soit parce que le collègue avant est parti de lui même ( soit car il a réussi un concours supérieur, soit car il a envie de voir autre chose, soit à la retraite), soit parce qu’ils ont réussi après un travail acharné et à la limite du légal, a le faire partir.
Dans le premier cas, ils t’accueilleront avec une grimace bien visible rappelant sans cesse, le travail formidable que faisait leur ancien collègue, plus pour te mettre la pression de manière insidieuse, que par amitié pour la partante, car il ne faut pas se leurrer, les gens t’oublient vite et les vrais amitiés se font rares, même si elles existent.
Dans le second cas, ils t’accueilleront de façon de manière plus ouverte, mais très vite, ils insisteront sur pourquoi ils ont fait partir ce mercenaire qui n’a pas su s’adapter. Pour montrer leur toute puissance, et surtout comme un troupeau en rut, annoncer toutes les erreurs qu’il faut pas commettre sinon tu risques de finir dans un cagibi, à traiter tout ce que les gens veulent pas faire.
L’erreur à ne pas faire, quand tu arrives dans un nouveau poste, c’est avoir peur de parler de son handicap, car tu switch la pression, si tu l’annonces direct. Car eux aussi auront des responsabilités, qu’ils essaieront de chasser le plus rapidement possible, pour te remettre sur les rails. Il faudra donc leur rappeler gentiment que nous avons des droits. 
Je pense également qu’il faut leur parler une bonne fois pour tous, des troubles cognitifs, afin qu’ils soit au courant. Mais attention, après l’avoir fait, une fois, il ne faut jamais recommencer. D’un car ils ne connaissent rien au handicap, et surtout ils n’ont pas fait d’études pour ça, de deux, ils pourraient s’en servir contre toi plus tard pour te faire partir.
Si tu dois en parler à quelqu’un, tu dois le faire avec le médecin du travail,  qui a les compétences pour savoir ce que tu as besoin. Donc si un supérieur souhaite te parler de ton handicap, que ça soit physique ou cognitif, il n’a pas à le faire, et tu es tout à fait en droit de refuser.
Quand on arrive dans un nouveau poste, il est également important de voir si le poste est bien adapté à tes soucis de santé. Par exemple, voir si tu as la place pour passer, c’est pas à toi de devenir cascadeur entre les cartons entassés dans un coin et les bureaux trop rapprochés, voir si l’écran d’ordinateur est bien positionné, demander une souris sans fil si nécessaire. Pour moi le plus important et souvent la seule demande que je fais, c’est d’avoir un fauteuil confortable et adapté, qui est ergonomique car tu passes en général 9 heures au travail et si tu dois finir plus handicapé ta journée que tu l’a commencé, c’est même pas la peine de venir travailler.
En plus ils ont des subventions leur permettant de combler ta demande.
Bon évite, quand même de demander la lune, et oui parfois il faut faire preuve de bon sens.
Quand tu démarres dans un nouveau poste avec un handicap, il faut être à la fois cash et conciliant pour faire respecter ses droits sans les braquer d’entrée. Mais l’essentiel c’est d’être bien dans son travail, n’avoir pas à se justifier ni se sentir mal d’être différent car ton supérieur peut te juger sur ton travail et sur ton investissement mais sur rien d’autre, si tu es fatigué, que tu stresses, que tu manques de concentration, que tu ne fais pas la part des choses entre vie professionnelle et vie familiale, que tu sois hypersensible ou tout autres troubles cognitifs avérées, il ne peux et dois rien dire sinon il est en tort. Car malheureusement pour eux et heureusement pour nous, le monde du travail doit prendre en compte le handicap physique et les troubles cognitifs qui vont avec.